Table-Ronde 2024 : Gestion collective de la mort moderne
Cette table ronde est organisée par le PCR : « Les cimetières modernes hors les murs dans le nord-est de la France – Topographie, modes / pratiques funéraires et populations des cimetières antérieurs au décret impérial de 1804 (XVIe-XVIIIe siècles) », co-dirigé par Myriam Dohr (Inrap Grand Est) et Carole Fossurier (Inrap Bourgogne-Franche-Comté).
Les fouilles archéologiques et les sources historiques montrent chacune que les cimetières de l’époque moderne présentent une densité considérable de sépultures associée à un fort brassage des terres avec de nombreux os en remblais. Ces caractéristiques supposent d’une part, un grand nombre d’inhumations à gérer sur une emprise restreinte, et d’autre part, une importante quantité d’ossements déconnectés issus des tombes antérieures et régulièrement remis au jour.
Ces gestions de masses de cadavres et d’ossements, sur le long terme et dans l’utilisation courante des cimetières, amènent à des gestes spécifiques entraînant la création de plusieurs types de structures. Il peut s’agir des pourrissoirs, des ossuaires ou des fosses communes parfois mises au jour à l’occasion de fouilles archéologiques, ou bien des charniers évoqués dans la littérature et l’iconographie d’époque.
La table ronde de 2024 propose de présenter quelques études de cas, afin de caractériser ces structures spécifiques et discuter des protocoles de fouilles qui permettent d’en saisir les processus de création et d’utilisation. Les discussions s’appuieront sur les sources historiques et archéologiques, qui les abordent sous des angles différents et complémentaires, pour tenter d’appréhender cet aspect de la gestion de la mort moderne.
Le PCR CimMoNE
Le PCR CimMoNE est né à la suite de deux opérations archéologiques menées à Nancy et Dijon en 2010 et 2012 et qui ont livré des ensembles funéraires datés de la période moderne.
Ces sites d’inhumation créés au XVIIIe siècle et fermés au début du XIXe siècle présentent en effet des caractéristiques communes et propres aux cimetières de cette période. Devant l’accroissement récent du nombre de fouilles de ce type sur l’ensemble du territoire français, il est rapidement apparu intéressant de procéder à des synthèses. Ce PCR s’intéresse donc aux cimetières créés ou déplacés « hors les murs »pendant toute la période moderne, jusqu’au décret impérial de 1804, et ce sur une zone d’étude comprenant un grand quart nord-est de la France.
À la problématique initiale, le contexte de création, se sont rapidement ajoutées des thématiques parallèles, comme l’état sanitaire, les modes d’inhumation, la gestion du cimetière, les populations « particulières » ou le petit mobilier présent dans les tombes.
Enfin, et de façon plus globale, la méthodologie de fouille et d’étude des grands ensembles de la période moderne est également questionnée. Ces sujets ont motivé l’organisation puis la publication de quatre tables rondes, dont la dernière se déroule à Troyes et a pour thème la gestion de masse des ossements et des inhumations en contexte non urgent.